Nouvelles de Kikimi

Bibliothèque : Vous vous posez sans doute la question : « Où en sont ces fameuses étagères ? Sont-elles terminées ? » Et bien la réponse est OUI ! Nos amis Indiens de Inter Décor ont construit 10 magnifiques étagères, 3 pour la bibliothèque, 3 pour les salles de classe, 2 pour les bureaux et 2 pour le centre médical et la maternité. Nous avons réussi à les transporter jusqu’à Kikimi, et comptions nous y rendre cette semaine pour tout organiser, mais encore une fois, nous allons devoir faire preuve de patience, car les pluies ont rendu la route impraticable pour le moment.

Manuels scolaires : Autre étape de progrès : le ministère de l’éducation a suppléé les manuels scolaires pour les classes de 5^ème et 6^ème primaires ! Cela va grandement nous faciliter la tâche, car jusqu’à maintenant, seules les petites classes avaient des livres et l’année dernière on avait dû demander à l’école française de nous en donner pour les grandes classes. 

 

Hygiène et santé

Ces derniers mois, beaucoup de gens s’inquiètent à cause de cette affreuse épidémie d’ébola. Heureusement, il n’y a pas eu de cas à Kinshasa, mais c’est pour nous l’opportunité de mettre l’accent sur l’importance de l’hygiène à Kikimi, ce qui reste toujours un défi dans les zones rurales qui n’ont ni eau ni électricité. Nous avons donc installé deux citernes supplémentaires pour la collecte des eaux de pluie, ainsi que des filtres pour purifier l’eau et la rendre potable ; nous avons aménagé plusieurs endroits pour que les enfants puissent se laver et se désinfecter les mains, et avons remplacé quelques tuyaux usés dans le bloc sanitaire.

 

Aménagement du centre médical et de la maternité : Nous sommes aussi en train d’aménager le centre médical et la maternité, petit à petit, selon nos moyens. L’électricité y a maintenant été aménagée, les peintures sont faites, les vitres posées, les rideaux accrochés, du mobilier et du matériel ont été acheté. Quelle différence avec  le cabanon en tôle que les villageois utilisaient l’année dernière !

 

Construction d’une petite cuisine extérieure

Un autre aspect très important du point de vue hygiène et santé, c’est la façon dont les aliments sont préparés. Jusqu’à présent, nous  n’avions pas de cuisine à Kikimi, étant donné qu’on distribuait des sachets de nourriture aux enfants. Mais chaque fois qu’il fallait préparer un repas chaud, cela devait se faire à même le sol sur un réchaud à charbon de bois, selon la coutume du village…

… ce qui signifie que lorsqu’il pleuvait, les pauvres mamans se faisaient mouiller. Nous avons maintenant terminé la construction d’une petite cuisine extérieure, toute simple, mais avec un four en brique, et un toit pour abriter de la pluie. Le maçon est en train d’y construire également un comptoir pour préparer la nourriture et des étagères pour ranger les marmites.

 

Ministère des jeunes: nouveau profs, nouveaux élèves

Gerse et Patrick, qui ont terminé leurs études de médecine il y a quelques mois, attendent toujours leur convocation pour prêter serment et recevoir leur permis d’exercer (merci de prier pour cela). Comme ils sont tous deux diplômés de notre cours biblique, et donc capables d’enseigner, ils ont maintenant fait équipe pour donner ce même cours à un nouveau groupe de jeunes intéressés dans leur quartier. C’est un quartier très populaire, où les jeunes ont grand besoin d’orientation et d’encadrement. Plus d’une vingtaine se sont inscrits et en sont enchantés.

De son côté, Olivier a lui aussi démarré une nouvelle session à l’Université de Kinshasa.

 

Séminaire eschatologique

Avec tout ce qui se passe dans le monde à l’heure actuelle, et le nombre de doctrines sur la fin du monde dont on se trouve bombardé d’un peu partout, nous avons jugé bon de présenter les données spécifiques que nous indique la Bible concernant le retour du Christ, dans Mathieu 24, Daniel et l’Apocalypse. Notre but est d’inciter nos élèves à « fouiller » eux-mêmes  les Ecritures  et à former leur propre opinion basée sur leur foi dans les Ecritures plutôt que sur des interprétations fantaisistes.

 

Le pouvoir du pardon

Pour terminer, nous aimerions partager avec vous une histoire qui nous a beaucoup touchés, qu’Olivier nous a raconté. Cette histoire (vraie) montre l’effet que la parole de Dieu peut avoir sur les gens, son pouvoir de guérir les esprits meurtris, de changer l’amertume en pardon, et la haine en amour et en tolérance. On ne peut s’empêcher de se poser la question : ne serait-ce pas là une des clés qui pourrait mettre fin aux conflits qui ont ravagé ce pays depuis des décennies, au prix de millions de vies humaines ?

Dans ma jeunesse, j’étais moniteur des jeunes à l’église, et c’est depuis 2009 que j’œuvre auprès d’Espoir Congo. J’enseigne le cours biblique aux étudiants de l’Université de Kinshasa, et je travaille également en tant que conseiller dans les écoles et auprès des détenus des différents centres de détention avec l’organisation des droits de l’homme pour qui je travaille.

L’histoire que je vais vous raconter est pour moi un exemple vivant de l’impact que ce cours biblique peut avoir sur les gens, et montre son potentiel d’apporter des solutions durables à certains problèmes auquel notre pays doit faire face, en particulier ceux qui sont causés par la haine et la violence entre différentes tribus. Je suis originaire du Kasai, où ma famille possédait des terres et plusieurs maisons. Mais dans les années 90, la tribu principale du Kasai se mit à persécuter les gens de ma tribu, ils ont confisqué nos terres, brûlé nos maisons, pour finalement nous chasser de la province. Mes parents sont tous les deux décédés à cette époque. C’est ainsi que ma sœur et moi sommes arrivés à Kinshasa, sans aucun bien, alors que je n’étais encore qu’un enfant. J’avais le cœur rempli de colère et de rancœur envers cette tribu qui avait fait tant de mal à ma famille, et je me suis promis qu’un jour je me vengerai.

Mais après avoir suivi le cours des 12 pierres de fondation avec Espoir Congo, quelque chose a changé au fond de moi, et j’ai compris que la haine et la revanche n’étaient pas la solution. Quand j’ai commencé à enseigner ce même cours, il s’est trouvé par hasard qu’un de mes élèves venait de la même tribu que celle qui avait persécuté ma famille. Il fallait que je prenne une décision. Ce n’était pas facile d’oublier ma rancœur et de pardonner, mais Dieu m’a aidé. Comment pouvais-je enseigner l’amour du prochain, et ne pas l’appliquer à ma propre vie ? C’est ainsi que j’ai décidé de mettre de côté mes blessures, ma colère et ma haine, et de pardonner. Et maintenant, je peux dire que Gerse, mon ancien ennemi, est devenu mon meilleur ami.

« Que chacun d’efforce dans le milieu où il se trouve de témoigner à d’autres une véritable humanité. C’est de cela que dépend l’avenir du monde. »–Albert Schweitzer

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