Que votre lumière luise…(avril 2016)
1 Visite à Kikimi d’une famille Américaine
Kristen, qui habite Kinshasa, est venue nous rendre visite avec sa mère, ses 4 enfants et une amie. Comme c’était les vacances de Pâques, nous avons organisé des activités sportives et audio-visuelles pour les enfants qui auraient envie de venir. Et bien, il semble qu’ils étaient tous là, environ 220 en tout ! Les enfants de Kristen ont joué au foot avec nos gamins et après le match ils ont gentiment distribué des petits gâteaux et des jus de fruits à tout le monde. Ils comptent faire don à Kikimi de leurs jouets et de leurs vêtements lorsqu’ils quitteront le pays. Que Dieu les bénisse !
2 Les constructions progressent
La première salle de classe de notre école secondaire est maintenant terminée, et les deux autres sont en bonne voie. Grâce à vos prières, tous les matériaux de construction ont pu être livrés à Kikimi, en dépit des nombreux obstacles, aventures et difficultés. Le Seigneur l’a fait ! Gloire à Dieu !
Nous avons aussi installé des lavabos dans le centre médical.
3 Pâques
Nous avons célébré Pâques avec tous nos étudiants du cours biblique, avons médité ensemble sur le sens véritable de la Résurrection et avons projeté les magnifiques diaporamas de Tommy’s Windows. Nous avons même partagé la Sainte Cène, moment inspirant et unifiant.
4 De nouveaux étudiants
Gerse vient de démarrer une nouvelle session du cours biblique des « 12 Pierres de fondation » avec un nouveau groupe de jeunes de son quartier. En bon berger, il a invité tous les récents gradués à l’assister, afin de leur donner une formation pratique pour enseigner la Parole. Ils se réunissent deux fois par semaine pour les cours bibliques, et une fois pour la répétition de la chorale. Que Dieu le bénisse !
5 Des nouvelles de Patrick
Comme nous sommes basés à Kinshasa, la capitale, le Seigneur nous a conduits à former des jeunes qui ont le potentiel de pouvoir, à leur tour, évangéliser leurs compatriotes dans des lieux plus reculés à l’intérieur du pays, chose que nous ne pourrons jamais faire nous-mêmes. Ce témoignage touchant de Patrick en est un exemple.
Quand nous avons rencontré Patrick, il était en dernière année de médecine à l’Université de Kinshasa, où il suivait le cours des 12 Pierres de fondation avec Olivier. Après avoir terminé ses études, ainsi que le cours biblique, il a enseigné les 12 Pierres à un groupe de jeunes dans un quartier populaire de Kinshasa, et a animé la cérémonie organisée pour la remise de leurs diplômes.
Récemment, il a été nommé docteur dans un village retiré d’une province voisine où il espérait aussi démarrer un groupe d’étude biblique. Mais le Seigneur avait d’autres plans pour lui, et, au lieu d’enseigner la Bible, Patrick apprend à prêcher par son exemple, en donnant sa vie pour cette population. Il va même jusqu’à donner son propre sang pour sauver la vie de ses patients, car là où il travaille, il n’y a ni banque du sang, ni réfrigération.
Voici son histoire telle qu’il nous l’a envoyée :
« Je m’appelle Patrick MBOMA, missionnaire formé par Espoir Congo et médecin généraliste de formation.
J’habite la République Démocratique du Congo. J’ai rencontré Espoir Congo il y a environ 3 ans, d’abord comme étudiant des 12 pierres de fondation, puis comme professeur de la classe de MASINA. Actuellement, je travaille comme médecin traitant dans la province du Kongo Central au centre de santé de référence Kimvuza depuis 3 mois.
Avant notre arrivée, beaucoup de médecins avaient fui Kimvuza car les conditions ne sont pas réunies pour y travailler décemment. Mais étant missionnaire, j’ai dû accepter de rester à Kimvuza alors qu’il n’y a ni électricité, ni eau (sources aménagées), ni réseau stable pour rester joignable, ni médicament.
Par ailleurs, je suis au milieu d’une population dont je ne maitrise pas les dialectes ; ceci constitue donc pour moi une barrière pour initier le cours des 12 pierres de fondation surtout que la majorité de la population est analphabète ; par contre, nous sommes une référence pour la dite population pour notre savoir-faire et notre savoir-vivre (Mattieu 5 : 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.)
Malgré toutes les bonnes volontés du gouvernement provincial, notre centre est loin de répondre aux standards internationaux des institutions sanitaires parce que nous manquons d’infrastructures de base : bâtiments, lits, matelas, kit de chirurgie, kit de gynéco-obstétrique. Il ne faut même pas faire allusion à l’échographie ni à la radiographie. Mais cela n’empêche pas que nous fassions de bonnes choses : par exemple dans l’espace de 3 mois, j’ai opéré au moins 21 personnes pour divers cas avec des moyens de bord difficiles à vous expliquer et cela dans l’obscurité totale alors que je suis un simple généraliste et non un chirurgien.
La pauvreté est la principale raison qui fait fuir les médecins surtout que la quasi-totalité de ces derniers ne sont pas rémunérés par l’Etat congolais.
Voici quelques cas illustratifs de nos interventions chirurgicales :
- A peine une semaine après mon arrivée à Kimvuzat, à 23h00 une parturiente n’ayant pas suivi les consultations pré natales nous consulte avec épaule négligée (présentation transversale du fœtus). Il fallait réaliser une césarienne en urgence alors que nous n’avions même pas d’anesthésique ce jour-là. J’ai dû prendre la moto cette nuit même pour aller chercher ce produit à environ 12Km de chez nous et j’ai réalisé la dite césarienne nuitamment. La mère et l’enfant sont sains et saufs alors que la facture n’est pas honorée jusqu’à ce jour.
- J’étais à la revue mensuelle puis à la formation à environ 45Km de chez nous, on m’appellera d’urgence au centre de santé de référence pour un fond utérin important surtout pour un travail d’accouchement trainant. J’ai téléphoné au médecin chef de zone à l’instant même qui me dira qu’il ne peut rien faire pour mon déplacement, j’ai finalement loué une moto à minuit pour réaliser la césarienne vers 3h00 du matin chez moi alors qu’il y avait beaucoup de malades qui m’attendaient pour la visite médicale. Après avoir résolu tous ces problèmes, je suis rentré à la formation à la grande surprise totale du médecin chef de zone.
Dans tout ça, aucune complication post – opératoire n’a été enregistrée. Il y a encore beaucoup des réalisations que nous ne saurons pas raconter en large : cas d’anémie SS, cas de détresse respiratoire, convulsions, diarrhée, déshydratation et j’en passe.
Toutes ces conditions ne permettent pas une bonne prise en charge des malades malgré notre disposition intérieure. Je pense que même si je ne peux pas enseigner le cours de 12 pierres de fondations faute de connaissance linguistique, mes actes, mon attachement à cette population est une preuve de l’amour de Dieu (Jean 3 : 8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit.) Je me sens plus qu’un aumônier car je vis d’abord pour les autres, surtout au prix de ma vie.
Votre réaction, votre assistance peuvent sauver cette population qui est plus au moins abandonnée. »
Merci de garder Patrick dans vos prières, de demander au Seigneur de le soutenir et de l’encourager à continuer à travailler en dépit de ces conditions si difficiles.
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